Rareté des ressources : quelle solution alternative ?

Rareté des ressources : quelle solution alternative ?

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Batteries de véhicules électriques, énergie nucléaire, éclairage LED, éoliennes, panneaux photovoltaïques… La transition énergétique est en marche pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais, paradoxalement, ces technologies et énergies vertes épuisent les ressources de la planète et polluent l’environnement, car elles en demandent beaucoup. les minéraux

Un monde bas carbone, un monde « haute matière »…

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), si nous voulons produire suffisamment d’énergie verte pour respecter les engagements de l’Accord de Paris de 2015, l’humanité devra quadrupler la production mondiale de métaux d’ici 2040. En matière de mobilité, la demande en minéraux destinés aux véhicules électriques et au stockage des batteries sera multipliée par trente d’ici 2040 (source : AIE, 2021).

…avec des conséquences environnementales et sanitaires importantes

Or, l’extraction et le raffinage de ces métaux sont donc nécessaires à la transition écologique de nos sociétés, mais ils ont de graves conséquences environnementales et sanitaires. Par exemple, Guillaume Pitron, spécialiste de géopolitique et des matières premières, rapporte que l’épuration de chaque tonne de terres rares (métaux essentiels à l’industrie de haute technologie) nécessite l’utilisation d’au moins 200 mètres cubes d’eau, qui seront chargées en acide. et des métaux lourds avant qu’ils ne soient potentiellement rejetés dans la nature. Ainsi, comme ils n’émettent pas de CO2 lorsqu’ils utilisent les technologies dites « propres », leur fabrication nécessite en réalité de nombreux métaux ; Métaux basés sur un processus d’exploitation et de recyclage des pollutions et de délocalisation. Les effets sont également humains, puisque l’extraction de ces minéraux, qui se fait souvent en dehors de l’Union européenne, repose sur le travail de dizaines de milliers d’enfants dans certains pays et est à l’origine de plusieurs conflits armés, a souligné le journaliste scientifique du souligne le magazine du CNRS.

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Principaux enjeux géopolitiques pour l’accès aux métaux critiques

Plusieurs analystes mettent en garde contre une possible escalade des tensions géopolitiques. Les réserves des métaux les plus critiques étant concentrées dans quelques pays, de nombreux experts (y compris l’Agence internationale de l’énergie) s’inquiètent des difficultés futures pour accéder aux matériaux les plus critiques au monde. La Chine fournit actuellement 98 % de l’approvisionnement en terres rares de l’UE, la Turquie 98 % du borate de l’UE et l’Afrique du Sud 71 % des besoins de l’UE en platine. Cela pose des questions sur la souveraineté écologique et l’autonomie énergétique à l’heure où le « nationalisme minier » émerge dans de nombreux pays.

« Pour répondre aux besoins mondiaux d’ici 2050, il faudra extraire du sol plus de métaux que l’homme n’en a extrait » (Guillaume. Pitron, La guerre des métaux rares – La face cachée de l’énergie et la transition numérique Les liens qui libère)

Basse technologie, technologie appropriée, technologie équitable… Des approches alternatives pour la ville de demain

Face à la non-durabilité actuelle de ce modèle économique et industriel, et face aux problèmes environnementaux, sociaux, sanitaires, à la rareté des ressources et aux risques géopolitiques associés, les concepts de low-tech, de right-tech et de juste-tech gagnent du terrain. . son importance au cours des dix dernières années. Eh bien, étymologiquement, l’antonyme du concept de low-tech développé avec la haute technologie, ne signifie pas le rejet de toutes les technologies. Défiant comme objectif la course à l’innovation technologique, ces démarches nous invitent à réfléchir sur d’autres modes de production et de consommation, à situer nos actions dans le cadre des limites de la planète. Pour le secteur de la construction, la première priorité est d’éviter les nouvelles constructions ou les démolitions et de promouvoir plutôt la réhabilitation et la transformation des bâtiments existants. Lorsque cela n’est pas possible, nous pouvons adopter des méthodes de construction ayant le moins d’impact possible sur l’environnement. Exactement? Il s’agit de privilégier l’utilisation de matériaux locaux bio-sourcés et géo-sourcés, des techniques de construction mobilisant le moins de machines et de ressources possibles et générant peu de déchets. L’approche low-tech favorise une plus grande implication des utilisateurs et des résidents, renforçant ainsi l’action et l’autonomie. Cela passe par exemple par mieux connaître le fonctionnement de nos espaces de vie et adopter de nouveaux comportements (éteindre les lumières la nuit dans les bâtiments tertiaires, fermer les stores…). Promouvoir des équipements modestes ou mettre en œuvre des initiatives au service de la cohésion sociale, comme la mutualisation des services et des équipements, sont également des options. Le développement low-tech présente également un grand potentiel à l’échelle des villes et des territoires. Pour les problématiques liées à la végétalisation, à la mobilité, aux espaces publics, à l’énergie, à la gestion des déchets, à l’assainissement de l’eau ou au tourisme, cette approche peut apporter de nombreuses solutions pour rendre les territoires plus durables et résilients.

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Passer d’actions isolées à un modèle social !

Plusieurs acteurs de l’industrie manufacturière de la ville ont commencé à développer une approche low-tech de leurs projets. Loin des modèles de « smart city » et de « technologies vertes » qui dépendent d’énergies et de métaux de moins en moins accessibles, l’approche low-tech offre un cadre innovant pour concevoir, construire et développer des villes et des territoires plus durables, plus inclusifs et résilients. . Cependant, de nombreuses barrières sémantiques, psychologiques, réglementaires, économiques et culturelles subsistent. Aujourd’hui, face aux grands défis de ce siècle, l’imaginaire principal est celui de la ville intelligente et de la technosolution. Il existe donc un véritable défi pour promouvoir la pérennité des approches alternatives en encourageant de nouveaux imaginaires (vivre de nouveaux imaginaires, faire évoluer nos imaginaires, changer notre rapport au monde, etc.), et en apportant des solutions spécifiques (donner de la cohérence à l’imaginaire à travers des exemples). ). (projets vertueux et sociétés qui adoptent ces nouveaux modèles).

« La ville high-tech n’est ni une évidence ni une fatalité. D’autres voies sont possibles et souhaitables, par exemple la ville (ou métropole) low-tech, c’est-à-dire, sans rejet total de la technologie et de l’innovation technique, une ville qui fait preuve d’un plus grand « techno-discernement », tant pour l’environnement que pour nous. l’autonomie et la résilience individuelles et collectives. » Philippe BIHOUIX Ingénieur, directeur général du groupe AREP, référent thématique de l’ESS Lab

Allez plus loin :

Pour en savoir plus, consultez notre note tendance n°13 « Low tech, fair tech, right tech…nouvelles visions pour les villes et les territoires ».

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