« Les humains sont fondamentalement sociaux. Elle a besoin des autres pour vivre et se développer. Nos vies sont façonnées par nos relations sociales avec les autres. Dès notre naissance, la vie sociale nous place dans une relation de dépendance à l’égard des autres », explique le sociologue Serge Paugam (2018).
Pourtant, l’idée d’une dissolution du lien social grandit dans les esprits et interfère avec le débat public, où l’on parle souvent du déclin de la cohésion sociale ou de la nécessité de retisser des liens.
Les territoires, témoins de la fragilisation du lien social
Des signes sont visibles dans les territoires : la croissance communautés fermées et les quartiers sociaux homogènes des grandes villes d’Afrique, d’Amérique Latine ou des Etats-Unis, la réduction de 40% des cafés à Paris en 20 ans (1), la disparition des vendeurs ambulants à Bangkok ou encore plus, magasins sombres En Chine et aux États-Unis, ces magasins sans client sont entièrement conçus pour la vente en ligne.
Dans ce cas, l’individualisation progresse et la structure des grandes organisations (travail, école, famille…) s’affaiblit et la capacité d’agir collectivement s’affaiblit ; un monde où l’idéal démocratique est menacé par la montée du populisme -2024. l’année sera cruciale à cet égard puisque près de la moitié des citoyens seront appelés à voter ; que l’altérité suscite plus de méfiance qu’auparavant et attire et rassure les offres de repli social (identitaire, communautaire), précisément parce qu’elles le limitent.
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Forte demande persistante de liens sociaux et de quartier
Les effets néfastes commencent à se faire sentir au niveau individuel. En France, en 2023, une personne sur trois ne possède pas un ou un seul réseau social et 21 % des personnes se sentent régulièrement seules (2). Selon l’OMS, 1 personne sur 10 dans le monde souffre d’isolement social. En mai 2023, le responsable de la santé publique des États-Unis a déclaré la solitude comme une nouvelle épidémie de santé publique en raison de ses effets sur la santé physique et mentale. Des organisations réagissent, comme le Royaume-Uni, qui a créé le premier ministère de la solitude en 2018, suivi par le Japon en 2021. Fin 2023, l’OMS a annoncé la création d’une nouvelle Commission sur la cohésion sociale pour lutter contre la solitude. une menace sanitaire urgente, donner la priorité aux liens sociaux et accélérer la mise à l’échelle des solutions dans tous les pays, quel que soit le niveau de revenu.
Cependant, le besoin et le désir de connexion restent les mêmes. En France, 71 % de la population accorde de l’importance aux liens avec les habitants de son territoire, et la possibilité de se faire des amis ou des connaissances est identifiée comme un facteur d’attachement au territoire (3).
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Alors comment recréer du lien social au cœur de la ville ?
Les espaces urbains, en particulier, encouragent de nouvelles relations, intersections et interactions sociales grâce à la diversité et à la densité. La ville est de nature relationnelle.
Mais la cohésion d’une communauté urbaine est une recette subtile, fondée sur les nombreux liens sociaux qui permettent aux citadins de vivre ensemble et de nourrir leur sentiment d’appartenance : « forts » – liens d’amitié, « faibles » – discuter, échanger des services, partager. activités, mais aussi un réseau dense de liens « invisibles » : connaître le passant dans la rue, connaître la tranche d’âge de ses voisins (4).
Il appartient aux agents des villes et des territoires de représenter les bâtiments, les quartiers et les espaces publics qui permettent d’exprimer ces connexions. Les initiatives sont nombreuses partout dans le monde : participation artistique, espaces publics apaisés, tiers-lieux, bâtiments polyvalents favorisant les relations sociales, habitants ambassadeurs du quartier, foncières solidaires, etc.
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Des commerçants solidaires viennent aider les sans-abri de Montpellier avec l’association La cloche.
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À São Paulo, le projet Criança Fala transforme les espaces publics du quartier de Glicerio à travers le regard d’un enfant.
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Dans une douzaine de pays, le mouvement « Conversations libres » propose un forum à part entière, où des inconnus viennent se parler.
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Dans certaines notions coexistenceforme de logement avec services, chefs de famille ou gestionnaires de communauté faciliter les interactions entre les résidents et garantir l’harmonie au sein du bâtiment.
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A Turin, Cascina Roccafranca, une maison du quartier Mirafiori Nord, la mairie, les associations et les citoyens s’entraident pour régénérer le quartier.
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Participation citoyenne, lien social
Afin de créer du lien dans les projets urbains, les outils sont innovés et les modes de gouvernance évoluent : l’approche de la participation aux projets urbains et immobiliers et du point de vue des usagers est l’une des tendances fortes de la dernière décennie. Grâce à l’appui du contrôle des utilisateurs, les habitants sont de plus en plus connectés aux acteurs habituels du projet (maîtrise d’œuvre publique ou privée, maîtrise d’œuvre, etc.) à mesure qu’ils deviennent experts de leur territoire. C’est une manière de participer à son propre lieu de résidence, avec d’autres citoyens, et de créer un lien entre les citoyens et la communauté, si elle prend des formes qui permettent au véritable pouvoir d’agir et d’exprimer la diversité des personnes.
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Si le lien social est une force dynamique aux effets positifs, l’avenir est à écrire : comment faire en sorte que les défis environnementaux soient un agent de solidarité ? De nouveaux emplois seront-ils créés au niveau des districts ? Les métiers de la promotion immobilière et de la construction vont-ils connaître une révolution relationnelle ?
1. Centre Régional d’Observation du Commerce (CROCIS)
2. Fondation de France, Studio Solitudes 2023
3. ObSoCo, Ancrages et arbitrages des Français dans leurs résidences, mars 2023
4. Felder, M. (2018). Construire des connaissances : la coexistence en contexte urbain. (Thèse de doctorat).
